On le sait tous, les maux de dos varient aussi bien en intensité qu’en localisation et en étendue. Cependant, malgré cette variété, il n’est pas difficile de qualifier sa propre lombalgie, pour mieux la comprendre et par conséquent la soigner efficacement. C’est ce que propose la méthode McKenzie.
Nous allons passer en revue les trois syndromes définis par Robin McKenzie, père de la méthode éponyme. L’un d’entre eux fait sans doute écho à votre mal de dos.
Le syndrome postural
Le syndrome postural est un trouble dont nous avons tous soufferts à un moment ou à un autre – toutefois à des degrés divers – et dont vous souffrez peut-être en lisant ces lignes, tant il est répandu.
Il s’agit d’un état douloureux qui provient de l’étirement d’un ou plusieurs ligaments intervertébraux, étirement dont la cause la plus fréquente est une posture inadaptée (assise et parfois allongée), avec le rachis lombaire courbé dans le mauvais sens, à savoir légèrement bombé.
De manière générale, la douleur disparaît totalement ou en grande partie avec la reprise d’une activité physique douce du quotidien, telle que la marche. C’est une des nombreuses raisons pour lesquelles pratiquer une activité physique quotidienne, même légère, est importante. En cas de handicap physique, on prendra évidemment conseil auprès d’un spécialiste.
Dans tous les cas, le syndrome postural ne doit jamais être minimisé : sa survenue est le signe que les ligaments sont mis sous tension, et donc potentiellement fragilisés, si les douleurs sont chroniques. Pour éviter d’éventuelles lésions qui pourraient aboutir à un syndrome de dérangement (voir plus bas), il est important de corriger sa posture d’une part, et d’éviter les gestes qui exercent une forte tension sur la zone lombaire d’autre part. Le soulèvement d’une charge avec le bas du dos courbé est le geste le plus communément en cause lorsqu’un mal de dos brutal et intense survient, celui-ci pouvant traduire une hernie discale.
Marche à suivre : Reprendre de bonnes habitudes posturales avec l’aide d’un coussin lombaire afin de retrouver la lordose naturelle (de jour mais aussi de nuit si vos douleurs sont marquées au réveil). Être vigilant lors des efforts. Effectuer, si possible, au moins 30 minutes de marche par jour.
Le syndrome de dérangement
Le syndrome de dérangement engendre des douleurs à la fois plus intenses et plus difficiles à soulager que le syndrome postural. Il fait suite à la saillie de tout ou partie du noyau gélatineux hors d’un disque intervertébral : c’est la hernie discale.
Ce véritable tampon amortisseur qu’est le noyau permet aux mouvements de la colonne vertébrale (voir notre article) de se faire de façon fluide et sans heurts. S’il est expulsé du disque, certains mouvements deviennent alors très douloureux, parfois au point d’être impossibles à faire.
Cet état provoque fréquemment des douleurs irradiant jusque dans la hanche, voire dans une jambe. En cause : la compression d’un nerf spinal (dont le fameux nerf sciatique) par le noyau ou sorti de son articulation.
Avant d’en arriver là, les ligaments des disques entourant le noyaux ont subi diverses tensions, qui les ont déformés et fragilisés, parfois jusqu’à provoquer une ou plusieurs lésions. Cela peut être la conséquence de mauvaises postures et/ou de mauvais gestes répétés entraînant une dégénérescence des ligaments, ou d’un traumatisme dû à un mauvais geste brusque, ou à un accident.
Marche à suivre : Suivre le programme d’exercices de la méthode McKenzie et corriger sa posture avec l’aide de coussins de soutien lombaire. Avant de commencer tout traitement, consulter un professionnel et/ou suivre scrupuleusement les indications du livre Soignez votre dos vous-même. Si la majorité des syndromes de dérangement sont liés à une pathologie qui peut être traitée par la méthode McKenzie, certaines nécessitent une intervention chirurgicale et/ou une mise en œuvre particulière de la méthode. En cas de doute, consulter un professionnel.
Le syndrome de dysfonction
Ce syndrome est caractérisé par des douleurs récalcitrantes provenant de tissus ligamentaires qui n’ont pas recouvré leur souplesse d’origine suite à leur cicatrisation. Ces tissus deviennent alors une source de gêne permanente. Le syndrome de dysfonction peut donc être une séquelle du syndrome de dérangement.
Marche à suivre : Effectuer les exercices d’assouplissement préconisés par la méthode McKenzie, en veillant à maintenir une posture saine afin de ne minimiser le stress sur les zones cicatrisées. Pour éviter une rechute, il est important de faire attention lors du soulèvement de charges, et même en se baissant : le rachis lombaire doit rester droit.